@Catholique et FrançaisD'une part, vous n'avez pas répondu à ma question concernant la source de votre citation (texte que vous aviez mis entre guillemets dans votre 1er commentaire). Je souhaiterais une réponse.
D'autre part, vous écrivez : "Vous ne comprenez pas ou vous ne vous voulez pas comprendre". C'est exactement la même remarque que je voudrais vous faire.
Je vous serais reconnaissante de me lire aussi attentivement que je vous lis.
Vous écrivez (et c'est moi qui souligne en bleu) :
"...s’il advient que le Pape ou les Évêques, même dans leur
enseignement “authentique", enseignement donné par eux en vertu de leur fonction, avec l’autorité de leur rang, en viennent à proférer quelque nouveauté ou quelque opinion discutée, pareille doctrine
ne peut être considérée comme relevant du Magistère ordinaire. Elle ne présente alors aucune garantie d’infaillibilité.
Et c’est la grande infirmité de ce magistère ordinaire de n’être pas séparé par une frontière nette et incontestable du royaume des opinions humaines."
Et pour cette raison vous ajoutez :
"ne signifie absolument pas que l'on doit croire d’une Foi divine et catholique TOUT ce qui est contenu dans le Magistère ordinaire,
mais que l'on doit croire d’une Foi divine et catholique SEULEMENT TOUT
CE QUI est contenu dans les Saintes Écritures et dans la Tradition, et tout ce qui est proposé par l’Église comme vérité divinement révélée par son Magistère ordinaire et universel."Vous faites dire au texte ce qu'il ne dit pas. Il n'y a
que deux magistères :
1/
le magistère ordinaire et universel, pour enseigner les vérités divinement révélées
déjà connues pour appartenir au dépôt de la foi et enseignées partout, toujours et par tous
2/ et
le jugement solennel pour proposer à notre foi des vérités divinement révélées qui n'étaient
pas encore connues comme appartenant au dépôt de la foi.
Vous introduisez un 3ème terme qui n'est pas dans le texte, ni dans la réalité :
L'enseignement authentique. Et c'est cela qui vous fait sortir du texte, vous embrouille et vous empêche d'adhérer simplement à l'enseignement de Vatican I.
En plus,
rien n'est clair au sujet de ce magistère authentique :Vous faites une supposition : Si, 1/ le Pape ou les Évêques, même dans leur 2/ enseignement authentique... en viennent à proférer 3/ quelque nouveauté... Cet enseignement 4/ ne peut être considéré comme relevant du magistère ordinaire.
1/
il n'est plus question du pape seul, mais du pape OU des évêques .
Ce n'est pas du tout la même chose car le pape seul est infaillible et les évêques en communion avec lui.
2/
il n'est plus question de "magistère ordinaire et universel" et de "jugement solennel" mais d'un "ENSEIGNEMENT AUTHENTIQUE".a/ Ce n'est
plus un "magistère" mais un "enseignement"b/ Cet enseignement est "
authentique", ni ordinaire et universel, ni un jugement solennel
Donc il n'est pas étonnant que vous arriviez à des conclusions différentes.
Qu'est-ce donc que cet enseignement "authentique". Je ne poursuivrai pas la conversation avec vous si vous ne définissez pas
clairement ce terme et son rapport au magistère ordinaire et universel et au jugement solennel.
3/ l'enseignement authentique qui peut comporter "
quelque NOUVEAUTE ou opinion discutée" "ne peut être considérée comme relevant du magistère ordinaire".
a/ soit
cette nouveauté est contraire à ce que l'Eglise a enseigné partout, toujours et par tous. Cet enseignement erroné peut émaner d'un évêque qui n'est pas en communion avec le pape, mais pas du pape car le pape ne peut se tromper dans son magistère ordinaire et universel
b/ soit cette
nouveauté est douteuse parce que la vérité n'a pas encore été définie ni l'erreur contraire condamnée. Celui qui l'enseigne n'est pas condamnable pourvu qu'il présente cette nouveauté comme une opinion en attendant le jugement du pape.
Il appartient au pape seul, par un jugement solennel, de définir infailliblement qu'une vérité jusqu'alors douteuse fait partie du dépôt révélé, et de condamner les erreurs contraires.
4/ l'enseignement authentique faillible "ne peut relever" du magistère ordinaire et universel
Il n'y a pas de troisième voie car, dans le dépôt révélé, il n'y a que deux sortes de vérités :
1/ Les vérités connues et enseignées partout, toujours et par tous, objet du magistère ordinaire et universel
2/ Les vérités non encore connues qui restent douteuses tant que le pape, par un jugement solennel, n'a pas déclaré qu'elles font partie du dépôt révélé.
Ce qui est douteux n'a rien à voir avec le magistère ordinaire et universel lequel concerne ce qui est bien connu comme appartenant au dépôt révélé.
Il concerne plutôt le jugement solennel puisqu'il est
en attente de ce jugement solennel qui : soit ratifiera cette opinion comme vérité appartenant au dépôt révélé ; soit la condamnera en définissant une vérité contraire.
Lorsque vous dites :
"l'on doit croire d’une Foi divine et catholique
SEULEMENT TOUT CE QUI est contenu dans les Saintes Écritures et dans la Tradition, et tout ce qui est proposé par l’Église comme vérité divinement révélée par son Magistère ordinaire et universel."
"SEULEMENT TOUT" : C'est une redondance inutile car il n'y a pas de troisième voie.
Il y a seulement les vérités contenues dans le dépôt révélé :1/ soit
depuis toujours,
2/ soit
depuis une définition "ex cathedra".
Les deux autres voies potentielles ne relèvent pas d'un enseignement magistériel :
1/
l'erreur :
elle s'oppose à la vérité révélée par Dieu et enseignée par l'Eglise : par son magistère ordinaire et universel ou par un jugement solennel "ex cathedra".
L'erreur est donc contraire à tout magistère et ne sera jamais enseignée par le pape qui est infaillible dans l'un et l'autre magistère.
En revanche, elle pourrait être enseignée par un évêque qui n'est pas en communion avec le pape.
2/
l'opinion :a/
l'opinion est impossible dans le domaine du magistère ordinaire et universel qui concerne des vérités connues, crues et enseignées toujours, partout et par tous.
Si l'on doute d'une telle vérité, on a totalement perdu la foi. Car la foi nous oblige à croire tout ce que l'Eglise enseigne parce que les vérités qu'elle enseigne font partie du dépôt révélé par Dieu et que Dieu ne peut ni se tromper, ni nous tromper.
b/
l'opinion est possible quand il s'agit d'une vérité qui n'est pas encore connue ni définie par l'Eglise.
L'opinion doit toujours être présentée comme opinion mais il est permis d'en discuter tant que Rome n'a pas tranché la question.
L'opinion fait appel au jugement solennel du pape qui, seul, peut infailliblement définir que telle vérité fait partie du dépôt de la foi et condamner les erreurs qui lui sont contraires.
Que devient
l'enseignement authentique faillible s'il existe :
1/ Il n'a rien à voir avec le magistère du pape.
2/ Est-ce qu'il concerne l'enseignement des évêques ?
Non, s'ils sont en communion avec le pape.
Mais qu'en est-il s'ils enseignent comme vrai ce qui est faux ou douteux et ne se soumettent ni au magistère ordinaire et universel, ni au magistère "ex cathedra" ? Dans ce cas l'enseignement est erroné, mais en quoi est-il authentique ???
L'enseignement
""authentique" "faillible"" n'est-il pas un oxymore ?
@steackAucun exemple historique ne peut contredire ce dogme de l'infaillibilité pontificale .Léon XIII - encyclique Satis Cognitum :
"Toutes les fois donc que la parole de ce magistère déclare que telle ou telle
vérité fait partie de l'ensemble de la doctrine divinement révélée, chacun doit
croire avec certitude que cela est vrai ; car si cela pouvait en quelque manière être faux, il s'ensuivrait, ce qui est évidemment absurde, que Dieu Lui-même serait l'auteur de l'erreur des hommes. « Seigneur, si nous sommes dans l'erreur, c'est Vous-même qui nous avez trompés » (Conc. Vat. sess. III. cap. 3).
Tout motif de doute étant ainsi écarté, peut-il être permis à qui que ce soit de repousser quelqu'une de ces vérités, sans se précipiter ouvertement dans l'hérésie, sans se séparer de l'Eglise et sans répudier en bloc toute la doctrine chrétienne ?
Car telle est la nature de la foi que
rien n'est plus impossible que de croire ceci et de rejeter cela. L'Eglise professe, en effet, que la foi est une vertu surnaturelle par laquelle, sous l'inspiration et avec le secours de la grâce de Dieu, nous croyons que ce qui nous a été révélé par Lui est véritable :
nous le croyons, non point à cause de la vérité intrinsèque des choses vue dans la lumière naturelle de notre raison, mais à cause de l'autorité de Dieu Lui-même qui nous révèle ces vérités, et qui ne peut ni Se tromper ni nous tromper ».
Si donc il y a un point qui ait été évidemment révélé par Dieu et que nous refusions de le croire, nous ne croyons absolument rien de la foi divine. Car le jugement que porte saint Jacques au sujet des fautes dans l'ordre moral, il faut l'appliquer aux erreurs de pensée dans l'ordre de la foi. «
Quiconque se rend coupable en un seul point, devient transgresseur de tous » (II, 10). Cela est même beaucoup plus vrai des erreurs de la pensée. Ce n'est pas, en effet, au sens le plus propre qu'on peut appeler transgresseur de toute la loi celui qui a commis une faute morale ; car s'il peut sembler avoir méprisé la majesté de Dieu, auteur de toute la loi, ce mépris n'apparaît que par une sorte d'interprétation de la volonté du pécheur. Au contraire,
celui qui, même sur un seul point, refuse son assentiment aux vérités divinement révélées, très réellement abdique tout à fait la foi, puisqu'il refuse de se soumettre à Dieu en tant qu'il est la souveraine vérité et le motif propre de foi. « En beaucoup de points ils sont avec Moi, en quelques-uns seulement, ils ne sont pas avec Moi ; mais à cause de ces quelques points dans lesquels ils se séparent de Moi, il ne leur sert de rien d'être avec Moi en tout le reste » (S. Augustinus, in Psal. LIV, n. 19).
S'il semblait y avoir une contradiction entre la foi qui nous donne des certitudes et l'histoire qui n'a ni évidence ni certitude, on peut supposer qu'on a pas tous les éléments historiques en main, soit qu'on n'a pas compris ce qu'enseigne l'Eglise.
La foi nous oblige à croire que le pape n'est pas un simple enseignant faillible mais exerce il un magistère et que ce magistère est nécessairement infaillible :
1/ en raison des promesses de Jésus-Christ faites à Pierre (et à lui seul) : "J'ai prié afin que ta foi ne défaille pas"
2/ en raison de la fin de la papauté : affermir les fidèles dans la foi.
Pierre, soit dans son magistère ordinaire et universel, soit par un jugement solennel, ne peut rien enseigner comme divinement révélé qui ne le soit pas.