apvs
5732

Acte 2 - Mgr Lefebvre n'avait pas un avis défavorable à Maria Valtorta !

Dans cette vidéo publiée récemment par @Transmettre La Tradition - ,
Que penser de Maria Valtorta ?, on entend Mgr Lefebvre donner en quelques phrases son avis concernant les écrits de Maria Valtorta. Les détracteurs de l'œuvre se félicitent d'y voir un avis négatif : or il n'en est absolument rien, au contraire.

@SE Monseigneur Lefebvre rapporte même le fait suivant, sans aucune équivoque possible :

le RP Barrielle, père spirituel des séminaristes d'Ecône, et très estimé de Mgr Lefebvre, leur donnait en présence de ce dernier des retraites de saint Ignace avec comme base.... Maria Valtorta ! Voilà qui aurait été bien impossible si "le lion des Flandres" y avait décelé la moindre déviance théologique, ou un quelquconque danger pour la foi ou la morale.

D'aucun voudront instantanément se montrer "plus traditionnel que lui" et "plus royaliste que le roi", en le désavouant : comme il est facile de tuer les morts, tout en se glorifiant de fleurir leurs tombes...

Mais venons-en à présent à ses propos :

" Il nous faut méditer beaucoup saint Jean pour nous faire une idée exacte de ce qu'est notre Seigneur Jésus-Christ, et ne pas nous attarder de trop aux "faits divers" de la Vie de Notre Seigneur."

Ici, notre cher évêque, en bon thomiste, appelle "faits divers" tous les faits et gestes de notre Seigneur qui ne sont pas rapportés par les quatre Evangiles. Mais c'est bien évidemment réducteur, et il le sait !

En effet, en dehors des épisodes rapportés par les synoptiques, entre son baptême et les noces de Cana, la guérison du lépreux et la marche sur l'eau, son entrée à Jérusalem et la sainte Cène, le Christ n'a certainement pas occupé son temps libre simplement en faisant la vaisselle, en refaisant la décoration des murs, en nourrissant le chien médor, en allant faire les courses au marché du coin, en lisant le journal "Galilée Express", ou en allant faire bronzette sur le bord du lac ...

C'est le simple bon sens qui l'affirme : il n'y a pas eu réellement de "faits divers" dans la Vie de Notre Seigneur, qui ne s'était pas incarné en la plénitude des temps, de la Vierge Immaculée sa Mère, la Nouvelle Ève, Lui le Sauveur du monde Fils Eternel du Père, pour faire pousser les patates et arroser les bégonias...

Tout a un sens spirituel dans sa Vie, jusqu'aux moindres choses : même lorsqu'Il regarde simplement un rond d'eau qui se décante après qu'Il l'ait agité, dans le jardin de Lazare en compagnie de Marie Magdeleine, Il sait en tirer une leçon spirituelle pour elle, qu'il est si bon de retenir, et qu'Il enseigne à sa nouvelle disciple.

Lorsqu'il rencontre un homme âgé vivant à l'écart du monde car il a un lourd passé, ayant commis un meurtre, c'est sur l'humanité cassée et meurtrie qu'Il se penche pour lui redonner une seconde chance pleine d'espoir : et Jean d'Endor deviendra grâce à Lui un évangélisateur à Antioche, en compagnie de Syntica, l'esclave grecque libérée ( la fameuse Syntiché citée par saint Paul dans ses épîtres ).

Comme il est bon de suivre cet itinéraire spirituel si riche d'enseignement, tout comme nous écoutons par ailleurs avec bonheur l'histoire du bienheureux J.
J. Lataste, apôtre des femmes emprisonnées et méprisées, et qui grâce à lui, accédèrent à ce qui était impensable pour elles : la vie religieuse. Le Christ, tel que Maria Valtorta Le décrit, est le même qui vivait dans le bienheureux Lataste.

Tout, dans la vie du Christ et de sa Mère est sujet à l'admiration, la méditation, l'adoration, la prise d'exemple, et notre Seigneur, tel un prêcheur de retraite o combien parfait, sait si bien nous en faire tirer toutes les leçons, tous les bienfaits spirituels.

Lors d'une retraite, il suffit d'écouter attentivement : ici, il suffit de lire. Et vous aurez fait la meilleure retraite de saint Ignace qui se puisse imaginer.

C'est peut-être en cela que ces vies qui ont été faites de notre Seigneur , ces livres qui se présentent un peu comme des révélations de la vie de notre Seigneur... ne sont pas toujours...( rires gênés ) .... à mon sens... sont... peuvent être un danger,

Voilà qui est loin d'être très affirmatif, et laisse en tout cas une ouverture à d'autres avis que le sien. "À mon sens..... peut-être.... pas toujours" ! Les écrits de Maria Valtorta sont donc bien loin de représenter toujours un danger, selon Mgr Lefebvre. Et pour ceux qui en doutent, il va encore le confirmer clairement plus loin.

Faisons ici une remarque importante :

Les Evangile non plus ne sont pas à mettre sans discernement entre n'importe quelles mains, dans n'importe quelles conditions :

- tel musulman sans scrupule y verra seulement une occasion de blasphémer la Sainte Trinité,

- tel détraqué s'y croira autorisé à couper des mains et arracher des yeux, ou à jeter des gens à la mer lestés d'une grosse pierre au cou, ou encore à s'auto-mutiler, comme le fit Origène,

- d'autres pseudo théologiens y verront l'apologie du doute utile à la foi ( !!! ), en lisant de travers l'épisode de saint Jean Baptiste en prison,

- d'autres encore y trouveront la preuve de la non virginité de Marie ( !!! ) , puisque "les frères et la mère de Jésus le cherchaient"...

- d'autres conclueront que seuls ceux qui font au moins un miracle par jour sur des malades sont de vrais disciples du Christ, oubliant - voire niant - le Miracle des miracles : celui de la transsubstanciation,

Etc...

Non, les Evangiles ne sont pas non plus à laisser entre toutes les mains sans discernement, ni l'aide bienveillante d'un prêtre ou d'un bon théologien. Cela n'est donc pas le propre de l'oeuvre de Maria Valtorta.

car justement ils représentent notre Seigneur d'une manière trop concrète, trop dans les détails de sa vie, cela fait bien sûr référence à Maria Valtorta...

Entendons-nous bien : en lisant les quatre Évangiles, il est impossible de trop s'arrêter aux détails, puisqu'il n'y en a pas, ou fort peu ! Ils sont à dessein compendieux, résumés, afin que l'on puisse avoir le temps de s'attarder sur chaque épisode et en retirer la substantifique moelle pour notre foi au Christ, en la Sainte Trinité, mais non sans l'aide de l'exégèse, celle du prêtre, celle des saints docteurs.

Mais dans Maria Valtorta, on ne s'arrête pas non plus aux détails ! ( sauf lorsqu'il s'agit pour quelques-uns d'analyser scientifiquement des éléments précis, concernant l'astronomie, la botanique, l'archéologie, etc... )

Pas plus que dans un film, la caméra ne reste bloquée vingt minutes sur le pot en terre qui est à l'entrée de la maison, ou sur Albert qui se brosse les dents ! Non, on avance, comme dans le meilleurs des films, doté du meilleurs des scénarios, d'actions en actions, de descriptions en descriptions, de dialogues en dialogues, de contemplations en contemplations, dans un mouvement enlevé qui nous arrache justement à notre inertie coutumière, et nous entraîne de manière dynamique à la suite du Christ, exactement comme furent entraînés les douze apôtres en leur temps, jusqu'à la Croix et la Résurrection.

Le risque serait-il de vouloir faire "copain-copain" avec le Christ ? Bien sûr, et Mgr Lefebvre a raison de le souligner, puisque ce fut cette tentation qu'éprouvèrent les apôtres eux-mêmes, Pierre en tout premier lorsqu'Il voulut que le Christ ne meurt pas, et jusqu'à Marie Magdeleine lorsqu'elle vit le Ressuscité et voulut instinctivement Le retenir.

Mais là encore, la figure du Christ que nous rencontrons dans l'oeuvre est tellement au-delà de celle d'un "copain", inspire un tel respect par sa Divinité qui en impose sans jamais écraser, sauf les orgueilleux forcenés en dernier recours et dans certains cas, et un tel amour mêlé d'une sainte crainte, que c'est justement la lecture assidue de l'Oeuvre qui constitue le meilleur antidote à cette tentation bien humaine de se faire en Jésus seulement un "bon copain".

L'exemple le mieux choisi ( entre mille ! ) de cet antidote providentiel présent dans MV, est un passage que les détracteurs ont le plus conspué, le plus sauvagement déformé, massacré, car sans doute sa Lumière les insupportent :

c'est celui où le Christ va réveiller Jean dans sa grotte, après la retraite spirituelle de jeûne qu'il a fait faire aux douze, dans une région montagneuse et désertique, en rappel de sa propre tentation au désert. Saint Jean y montre qu'il n'est plus désormais attaché humainement à son Maître, mais seulement par l'Amour Divin qu'il a expérimenté dans la solitude avec la Sainte Trinité, à la manière de la transverberation de sainte Thérèse d'Avila. Il n'y a rien, mais plus rien d'un vulgaire copinage entre Jean et son Maître, si tant est qu'il puisse y en avoir jamais eu, car le plus jeune a su mûrir bien plus rapidement que tous les autres en raison de son extrême pureté de coeur. Et c'est bien là un modèle que tous autant que nous sommes, nous devrions aspiré à suivre.

Peut-être pour certain cette lecture peut faire du bien, elle peut approcher de notre Seigneur, elle peut aider à se figurer ce que pouvait être la vie des apôtres auprès de notre Seigneur, la vie à Nazareth, les visites que faisait notre Seigneur dans les cités d'Israël,

Et ainsi : si cette lecture peut faire du bien, c'est que ce n'est pas elle qui est mauvaise, et monsieur de Lapalisse ne m'aurait pas contredit : par contre, même un bon grog aux chaudes épices, mais avec ne serait-ce qu'une seule goutte de cyanure ne PEUT PAS faire du bien ! Il n'y a que ce qui est bon qui puisse faire du bien, car on reconnaît toujours l'arbre à son fruit. Si la lecture de Maria Valtorta peut faire du bien aux âmes selon Mgr Lefebvre, c'est que c'est un bon arbre, qui porte de bons fruits. Il ne s'y trouve pas une seule goutte de cyanure mortel pour la foi ou la morale.

Mais il y a un danger qui est de trop humaniser, trop concrétiser, pas suffisamment montrer le visage de Dieu dans cette vie de notre Seigneur.

Ici, on discerne bien la méfiance et la crainte d'un homme qui cherche à défendre ses enfants contre tout danger. Cette remarque pourrait s'appliquer à n'importe quelle "Vie de Notre Seigneur", du moment qu'elle est lue par quelqu'un avide surtout de rencontrer un bon copain selon ses rêves humains, et qui transfère ses propres sentiments, sa propre humanité dans la lecture qu'il fait, au lieu d'y accueillir le Mystère qui le dépasse.

Mais Mgr Lefebvre connaîssait-il vraiment si bien l'oeuvre que cela, pour en parler ainsi ? Il semble que non, au vue des craintes qu'il manifeste.

Comment en effet craindre que le lecteur ne rencontre dans le passage de la femme adultère un "Christ trop humain", lorsque c'est tout au contraire un portrait montrant une telle puissance de sa Divinité, qu'on ne peut pas le lire sans en être saisi comme certainement ceux qui assisterent à la scène !

Comment craindre ainsi, lorsqu'on y lit, comme si nous y étions, la conversion des voleurs sur le point d'attaquer le campement, de nuit, et que le Christ réussit à arrêter dans leur élan sanguinaire et vénal par la seule force de persuasion de sa Parole, livrée à la cantonade dans le noir obscur de la nuit, ce qui fit fondre en larmes les malfaiteurs, désarmés par sa Sagesse ! Sagesse que nous entendons, dans l'admiration du Verbe Eternel de Dieu...

"Passe derrière moi, Satan ! " : c'est déjà là toute l'expression de la Divinité du Christ, qui fourdoie ce qui reste en nous d'attachement trop humain envers Lui. Mais dans l'oeuvre de Maria Valtorta ? Vous aurez la même chose, mais en stéréo, son et lumière 4K HD, si la Divinité du Christ n'éclate pas à vos yeux et ne vous inspire aucune sainte crainte, c'est que vraiment, votre nom est : "Pierre de Grannit"...

Et c'est tellement loin d'être des cas isolés : mais tous les passages qui nous parlent par exemple des épisodes déjà connus nous provoquent presque à chaque mot, à chaque trait descriptif du Christ, à croire en Lui non pas comme en un homme extraordinaire, mais comme en toute la Divinité du Fils de Dieu devenu Homme devant nos esprits émerveillés et frappés d'une sainte crainte.

Lorsqu'on lit Maria Valtorta, on aurait envi de répéter sans cesse avec les anges : "Saint, Saint, Saint es-Tu, Seigneur mon Dieu ! ". Et cela n'est pas une auto-suggestion provenant d'un excès de sensiblerie en lisant de somptueux descriptions ou dialogues , mais bien une conviction profonde qui s'impose à notre esprit devant la Divinité faite Chair, et devant un tel Amour, une telle Sagesse, qui ne peut en aucun cas venir des hommes.

Chaque sermon du Christ est une pépite, impossible à imiter, chaque miracle qu'il accomplit comprend une originalité propre qui parlera différemment à chacun, chaque circonstance de ses voyages, chaque rencontre peut faire écho à nos propres situations humaines particulières que Dieu visite de son Amour infini, ineffable. Tout cela provoque nécessairement la conversion du cœur.

Et bien sûr : c'est la même conviction profonde qui surgit dans l'esprit de celui qui médite paisiblement et en vérité l'Evangile selon saint Jean, cela va de soit. Dieu n'est pas divisé.

C'est là un danger : je ne sais pas s'il faut tellement recommander à des personnes qui ne sont pas averties la lecture de livres comme ceux-là, je ne suis pas certain que cela les élève tellement et leur fasse tellement connaître notre Seigneur tel qu'il était, tel qu'il est et tel que nous devons le connaître et le croire.

Je ne pense pas que notre bon évêque ait eu assez de recul lorsqu'il affirmait cela : car être converti, c'est justement être tellement élevé en son intériorité vers Dieu et son Christ, que l'on ne peut plus résister désormais à la Divine Volonté, et que la prière, la joie de connaître Dieu par sa Parole, par ses Sacrements, par la pratique de ses Commandements, devient une priorité absolue dans notre vie.

Tant et tant de témoignages nous parviennent de la part de ceux qui se sont convertis, simplement par la découverte et la lecture des écrits de Maria Valtorta... et le monde en a tellement, mais tellement besoin aujourd'hui ! ... qu'il n'est plus le temps de tergiverser comme auparavant : il faut sauver les âmes. C'est urgent. L'œuvre de Maria Valtorta est pour cela une aide de tout premier plan.

Si vous connaissez l'adresse de l'hôpital qui guéri à coup sûr toutes les maladies, et que vous ne la donnez pas à des gens qui en auraient désespérément besoin, que faites-vous ? Le bien, ou le mal ? Sauvez-vous, ou perdez-vous autrui ?

Ce n'est évidemment pas le seul et unique moyen de conversion, il en existe d'autres et tout aussi excellents ! Mais ce n'est pas parce qu'on vous sert du Saint Honoré qu'il faut jeter la tarte aux pommes à la poubelle ! C'est juste une question de bon sens, et pardon pour cette comparaison qui vaut ce qu'elle vaut. Pour ceux qui préfèrent le salé : ce n'est pas parce qu'on vous sert de la quiche lorraine qu'il faut jeter à la poubelle la dinde aux marrons ! Bref, que chacun choisisse son plat préféré... peu importe.

Ce n'est pas parce qu'on lit Maria Valtorta qu'il faut jeter Ludolphe le Chartreux à la poubelle, et inversement.

Conclusion :

Bien sûr, Mgr Lefebvre était thomiste, et comme tel, il n'était pas le premier à se laisser attirer par la lecture des révélations privées. Cependant, son avis sur la question était bien loin d'être négatif, même s'il était prudent, voire méfiant.

Et dans la pratique, non seulement il n'empêcha pas cette lecture, mais il laissa le père spirituel de ses chers séminaristes d'Ecône l'utiliser avec grand profit pour leur prêcher ses retraites.

Osons le dire : sans être imprudents, nous sommes beaucoup moins dans la retenue - voire la méfiance - que ce cher évêque, qui lui-même se fichait donc pas mal de l'avis négatif de 1949 du pas très "Saint Office".

"Publiez cette oeuvre. Ceux qui liront comprendront", nous dit S.S. Pie XII : confiant en sa parole, nous obeissons avec joie et assurance.

Dans une troisième partie, nous nous pencherons brièvement sur les calomnies salaces que contient le final de cette fameuse vidéo.
Arthur De la Baure
Votre texte est tres bon et tres équilibré. Je regrette quand même de ne pas avoir de source pour les propos du RP Barrielle. Cela n'étant pas l'intérêt principal de l'article, laissons couler. Il est d'une autre qualité que l'acte 1.
apvs
Il est étroitement dépendant de l'acte 1, qui est essentiel.
Acte 1er - Mgr Lefebvre, S.S. Pie XII : qui croire…
Mais attendez juste un peu l'acte 3, il devrait également vous interesser, cher lecteur.
Bien cordialement vôtre +Plus
Il est étroitement dépendant de l'acte 1, qui est essentiel.
Acte 1er - Mgr Lefebvre, S.S. Pie XII : qui croire…

Mais attendez juste un peu l'acte 3, il devrait également vous interesser, cher lecteur.
Bien cordialement vôtre +
Arthur De la Baure
Bien sûr, nous patienterons donc.
Romano Pasquino
L'abbé LATASTE ? ? ?
Ne s'agit-il pas plutôt du bienheureux Jean Joseph (Alcide Vital) LATASTE, dominicain, né le 05 septembre 1832 Cadillac sur Garonne (Gironde, FR), décédé le 10 mars 1869 Frasne le Château (Haute Saône), béatifié le 03 juin 2012, fondateur des sœurs dominicaines de Béthanie, « apôtre des prisons »
Le bienheureux Jean-Joseph Lataste (1832-1866) - ORDO PRAEDICATORUM | OFFICIAL
apvs
Oh pardon, j'ai été un peu vite en besogne, en en faisant un abbé ? Autant pour moi, désolé. Et merci de m'avoir rectifié.