Chère amie, Léon XIII, mort en 1903, a été très populaire de son temps mais il fut en nombre de choses un mauvais pape ("mauvais" est un terme très relatif par rapport à ceux qui l'ont suivi à la fin du XX°s !), un pape suborné par les libéraux de son temps; même son encyclique la plus célèbre, "Rerum Novarum", encensée par beaucoup d'andouilles qui se croient traditionalistes, comporte des défauts, défauts que l'on retrouve amplifiés dans les discours et encycliques des papes actuels quand ils se risquent à parler de "social". Mais la nuisance du pontificat de Léon XIII a été atténuée par les deux immenses pontificats qui l'ont encadré : celui de son prédécesseur le bienheureux Pie IX et celui de son successeur saint Pie X. C'est en particulier du temps de Léon XIII que sont arrivées à maturité ces deux abominations qui ont "open bar" depuis Vatican II : le modernisme (Loisy etc...) et le progressisme (Sillon de Sangnier etc...), déjà condamnés par le bienheureux Pie IX ("Quanta Cura + Syllabus" etc...) et magistralement condamnés de nouveau par saint Pie X. Il est d'ailleurs assez probable que sans saint Pie X le Concile Vatican II aurait eu lieu à peu près tel qu'il s'est déroulé... dès le début du XX°s; voyez, pour preuve de cela, ce texte stupéfiant que j'ai publié sur Gloria.tv il y a quelques années; cet évènement date de la fin du long pontificat de Léon XIII et non de... l'ère conciliaire : "...Saint Pie X condamne le modernisme en 1907, et la démocratie chrétienne du Sillon en 1910. Sa
Lettre sur le Sillon est d’une importance capitale, car elle intervient au moment où s’esquisse dans l’Église une conjonction entre le ralliement à la démocratie et la réclamation d’une transformation de l’Église. Par exemple,
en 1900, le
Congrès ecclésiastique de Bourges, qui réunit
six cent cinquante prêtres, adopte les résolutions suivantes :
« Pour le clergé, on demande :
l’habit civil, un bréviaire écourté, la suppression du célibat, le travail, le retour à la pauvreté et la simplicité antiques, l’ouverture des cloîtres.
« Pour les séminaires :
l’introduction de la culture scientifique et de la philosophie moderne, des stages au milieu du peuple, des préoccupations sociales, une ambiance plus laïque.
« Dans les écoles catholiques :
le renouvellement total de l’éducation des jeunes filles, une plus grande part d’initiative et de liberté, l’éducation sexuelle ; un catéchisme allégé, moins dogmatique, plus humaniste. »
« Pour la réforme du culte :
l’abandon des dévotions et du ritualisme, du latin et du grégorien, et la cessation de toute obligation dans la pratique religieuse.
« Pour le gouvernement ecclésiastique :
qu’il devienne pastoral et non plus autoritaire ni dogmatique, qu’il ne condamne plus et que soient supprimés le Saint-Office et l’Index ; qu’une décentralisation et une vraie démocratie revalorisent le rôle des évêques, des prêtres et des laïcs.
« Pour les relations extérieures : avec les autres chrétiens
qu’on multiplie les colloques et la collaboration à des œuvres communes.
« Avec les partis politiques,
qu’on pratique le total respect et l’égalité de toutes les convictions, dans une neutralité sincère et complète.
« En morale :
que l’amour remplace la terreur et la crainte des châtiments de Dieu, et que les lois anciennes soient modifiées selon les exigences de la conscience contemporaine. »..."
J'ajoute, pour terminer ce bref raccourci, que le calamiteux Léon XIII a dû attendre la mort de l'immense, fougueux et infatigable monseigneur Freppel, évêque d'Angers, pour imposer aux catholiques français le célèbre et non moins calamiteux "Ralliement" à la Démocratie (maçonnique). Comme quoi, la trahison de la civilisation, à Rome, c'est pas nouveau !