INFO DU JOURNAL OUEST-FRANCE du 6-01-2024 ! :
Bénédictions des couples : des évêques se rebiffentDans une note publiée jeudi 4 janvier 2024,
les évêques de l’Ouest invitent à bénir les personnes
individuellement plutôt que les couples homosexuels. En Afrique, l’épiscopat appelle à
désobéir aux directives du Saint-Siège.
Ouest-France Alan LE BLOA.Modifié le 05/01/2024 à 18h57 Publié le 05/01/2024 à 18h44
Bénir des couples de même sexe « ce n’est pas accepter un mariage », a précisé jeudi 4 janvier le cardinal Victor Manuel Fernandez, proche du pape François, à la tête du dicastère pour la doctrine de la foi depuis au Vatican depuis le 15 septembre. | EPA-EFE/GIUSEPPE LAMI
Coup de tonnerre dans les églises de l’Ouest. L’autorisation de
bénir des couples divorcés, remariés ou de même sexe, unions « irrégulières » aux yeux de l’Église catholique,
provoque des remous au cœur l’épiscopat français.Devant
« le tourbillon de réactions » soulevées par la déclaration approuvée par le pape François le 18 décembre 2023, Mgr d’Ornellas, archevêque de Rennes, a choisi de
préciser dans une note le sens du document Fiducia supplicans diffusé par le Vatican en décembre 2023.
Une initiative qui pourrait en inspirer d’autres.Une note après les fêtesBien qu’il n’impose aucune obligation, le document
Fiducia supplicans encadrant ces pratiques,
accueilli comme une révolution doctrinale, menace l’unité de l’Église. Bénir les couples de même sexe ? Dans la note, largement diffusée après les fêtes dans la province ecclésiale la plus importante de France, les neuf évêques bretons et ligériens ainsi que l’administrateur du diocèse de Laval (Mayenne) s’étonnent que
« la déclaration n’explicite pas le raisonnement qui la fait passer des personnes aux couples ». « Pourtant le mot couple a une signification particulière ».
Sans appeler à désobéir, pour éviter la confusion
« avec le mariage », ils appellent à
« bénir de façon spontanée, individuellement, chacune des personnes formant un couple », plutôt que l’union elle-même. La boussole de l’Église, qui considère les relations homosexuelles comme un péché, reste immuable : le mariage est vu comme
« l’union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme », peut-on lire dans la déclaration
Fiducia supplicans.
« L’Église n’est pas prête »Même si la Conférence des évêques de France n’a formulé aucune consigne,
« cette réaction des évêques minimise et fragilise le texte, au risque de le rendre caduc. Cela montre que l’Église n’est pas prête à accueillir ce virage », s’inquiète Cyrille de Compiègne, porte-parole de l’association LGBT + chrétienne David & Jonathan.
La directive, bien accueillie en Allemagne et en Suisse, divise également en Pologne. La fronde la plus virulente est partie d’Afrique où trente-deux pays punissent l’homosexualité dans leurs textes de lois. Les évêques du Malawi, du Nigeria de la Zambie, de la République démocratique du Congo (RDC), du Cameroun et du Ghana, encouragés par le cardinal-archevêque de Kinshasa (RDC), un proche du pape, ont sans détour appelé à désobéir.
Le Vatican répond aux critiquesJugeant nécessaire de répondre aux critiques, le Saint-Siège a indiqué jeudi
« qu’il n’y aurait pas de place pour se distancer » de cette déclaration « ou pour la considérer comme hérétique, contraire à la tradition de l’Église ou blasphématoire », comme l’a laissé entendre le cardinal allemand Gerhard Müller.Bénir un couple homosexuel, a justifié, le cardinal Victor Manuel Fernandez, membre de la curie romaine,
« ce n’est pas accepter un mariage », ni
« une approbation de la vie qu’ils mènent » ni
« une absolution. C’est un simple geste de proximité pastorale ».Alan LE BLOA
ouest-france.fr/…tions-du-pape-b753b872-abb0-11ee-aeab-9ccdc43864cb