@Spina Christi 2 Par charité, je vais les reprendre (en partie) :
- Le renommé Cardinal Nicolas de Cues (1453) sur la conception musulmane de Dieu:
Nicolas de Cues sur la conception musulmane de Dieu- Saint Robert Bellarmin considère que les musulmans turcs reconnaissent le Dieu unique conformément au prophète Jérémie:
St Robert Bellarmin sur la connaissance du seul vrai Dieu- Le célèbre théologien Francisco Suarez:
« Et cette raison est probante en général pour le cas des Sarrasins, et des autres infidèles connaissant et vénérant le seul et unique vrai Dieu, quant aux rites non contraires à la raison naturelle. » (Tractatus de fide theologica, commentant un texte de saint Thomas (II-II, q. 10, a. 11 : « Utrum tolerandi sint ritus infidelium in regnis fidelium »), in Opera omnia, Paris, Vivès, t. XII (1858), n° 9-10, p. 451-452)
« De cette façon, c’est la religion juive et peut-être de nombreuses manifestations religieuses des mahométans et autres infidèles similaires, qui adorent le seul vrai Dieu. »
(Tractarus Primi de Fide Theologica, Parte Secunda, Sectio. IV, Disp. XVIII; aussi repris par le père et professeur Ferdinand Moulart)
- Le théologien Dom Guéranger:
« […] l’islamisme accomplissant une autre mission de justice; mais cette fois, c’est contre le polythéisme et l’idolâtrie. En dépit de lui-même, Satan devra descendre de plus d’un autel, car le Coran proclame l’unité de Dieu, la spiritualité de Dieu, l’horreur pour le culte des idoles. La Perse est réduite par le cimeterre à abjurer son sabéisme, auquel elle a immolé tant de martyrs chrétiens. Ce point de vue, que je ne fais qu’indiquer, s’harmonise avec l’ensemble; car la connaissance du vrai Dieu est un pas vers le christianisme, et la route frayée à travers les débris de l’idolâtrie doit conduire tout homme de bonne volonté. » (« Jésus Christ, Roi de l’histoire », ASJ, 2005, p.97)
- Pie XII, s’adressant au représentant musulman du gouvernement Indonésien, reconnaissant en la constitution établie par le président musulman le Dieu Tout Puissant:
« Mr Ministre, à votre première entrée solennelle dans votre haute Mission, en parlant au nom de vos citoyens, vous avez rendu hommage à l’ultime et richissime source de véritable et authentique paix. Dans les principes de base proclamées par votre Etat naissant, dans le « Pantjasila » (constitution), le nom et l’autorité suprême du Tout Puissant prend la première place. Là où la primauté due à Dieu et à Lui seul est reconnue et soutenue, les hommes, les nations, la démocratie et une conscience sociale droite naturellement et avec une harmonie, forte et pleine de fruits, trouvent leur place propre dans la hiérarchie des valeurs » (Catholic News Service, 5 Juin 1950; aussi rapporté dans The Times, Indonesian envoy ot the Holy See, Rome, May 25)
- Le Cardinal de Lugo, « un des théologiens les plus importants de l’époque post-tridentine » , en 1646:
« Car parmi eux il y en a qui, bien qu’ils ne croient pas à tous les dogmes de la religion catholique, reconnaissent néanmoins le Dieu un, et véritable [agnoscunt tamen Deum unum, & verum], tels sont les Turcs, et tous les Mahométans, ainsi que les Juifs. » Il affirme même ensuite que leur foi, si associée a l’ignorance invincible, peut être dite surnaturelle car déduite de la révélation chrétienne, chose impossible si leur foi concerne un faux dieu (De virtute fidei divinae, disp. 12, n. 50, Lyon, 1646, volume 3, 286)
- Le théologien Pierre le Chantre, sur les chrétiens sans église dans les pays musulmans (XIIe s.):
« Les chrétiens pèchent-ils s’ils adorent avec ceux-là même qui adorent un seul Dieu comme nous, que nous adorons? Réponse: Si cela peut être fait sans scandale, ils ne pèchent pas [Et peccant ne christiani si adorent cum eis cum ipsi adorent unum deum sicut nos et quem nos adoramus? Resp. Si sine scandalo hoc fieri posset non peccarent]
(Cap. V, §219 de Summa de sacramentis et animae consiliis: Texte inédit publié et annoté, Volume 3, Nauwelaerts, p.195)
- Mgr Fernando Vellosillo (1567–1587), réfutant l’opinion que les infidèles n’adorent pas vrai Dieu:
« Nous disons que les philosophes naturels, qui n’étaient pas idolâtres, connaissaient le vrai Dieu, & l’adoraient; les sarrasins aussi croient et adorent le vrai Dieu [Deum sarraceni etiam & verum deum credunt & colunt], de même les Juifs: ils se trompent cependant sur quelques articles, davantage en ce qui concerne l’incarnation du Christ. »
(Advertentiae Theologiae Scolasticae in B. Chrysost. et quatuor Doct. Ecclesiae, 1601, p.344)
- Le Cardinal Billot, pour la revue jésuite Etudes (1921):
« […] le monde mahométan qui a toujours retenu, soit de la loi mosaïque, soit de l’Evangile même, la croyance au vrai Dieu créateur du ciel et de la terre, comme fondement et base de sa religion. »
(« La providence de Dieu et le nombre infini d’hommes hors de la voie normale du salut » , VI, Etudes n°167, p.260)
- L’Abbé Jacques Paul Migne, dans son Encyclopédie théologique:
« ALLAH. Nom de Dieu chez les Arabes. Il faut se garder de le prendre pour le nom d’une divinité particulière, car les Musulmans adorent le vrai Dieu et ont en horreur le culte des idoles. » (Tome 24, p.128)
- Le Dictionnaire de Théologie Catholique (Vacant, Mangenot & Amann), 1924:
« Il est vrai que les mahométans, qui croient à l’existence du vrai Dieu, atteignent la même réalité, bien que d’une autre manière, puisqu’ils n’ont pas la vertu théologale de foi. » (Article « Dieu (connaissance naturelle de) »)
- Le Cardinal Tisserant, ex-Préfet de la Commission Biblique Pontificale, 1952:
« A une époque où le matérialisme néo-païen nous oblige à compromettre et à abandonner nos valeurs spirituelles, l’exemple de la foi d’Abraham peut donner du courage à tous ceux qui peuvent l’admirer. Juifs, Chrétiens et Musulmans sont unis dans leur invincible confiance en l’absolue puissance de Lui qui donne à celui qui demande. » (Cahiers Sioniens, n°2, Abraham père des croyants, Préface, Juin 1951; cité par Aaron Hughes).
- L’Abbé Rohrbacher, dans son Histoire Universelle:
« Parmi ces sectes chrétiennes, on peut, avec saint Jean Damascène et d’autres graves auteurs, compter les Mahométans. En effet, ils sont fort zélés contre l’idolâtrie, ils adorent le vrai Dieu, […] » (Tome 1, 1850, p.225)
- Le Catéchisme de Malines, édité par le père Van Hamel (1856):
« On nomme païens tous ceux qui n’ont pas été baptisés et qui ne reconnaissent pas le vrai Dieu. Les mahométans sont ceux qui suivent les erreurs de Mahomet. Ils reconnaissent le vrai Dieu, mais ils nient la divinité de Jésus-Christ et rejettent sa doctrine. » (p.89)
- Le Père J. Boubée, pour la revue jésuite Etudes (1922):
« Son DIEU [le juif] est le DIEU des musulmans, le DIEU de tous les monothéistes, le vrai DIEU des chrétiens. » (n°171, p.740)
- Le Père Jacques Bonnetat (1867):
« Parmi les peuples infidèles, les musulmans connaissent le vrai Dieu. » (Pie IX en face de la révolution, p.86).
- Saint Paul VI, Encyclique Ecclesiam Suam (1964), acceptée par l’Eglise Universelle à sa promulgation:
« Nous faisons allusion aux fils, dignes de Notre affectueux respect, du peuple hébreu, fidèles à la religion que nous nommons de l’Ancien Testament ; puis aux adorateurs de Dieu selon la conception de la religion monothéiste – musulmane en particulier – qui méritent admiration pour ce qu’il y a de vrai et de bon dans leur culte de Dieu »
- Le père LeJeune, protégé du Cardinal de Bérulle, de la Congrégation de l’Oratoire (XVIIe s.):
« Or, la doctrine de Jésus-Christ a tellement purgé le monde de l’idolâtrie, que non seulement les chrétiens, mais les Juifs, les Arabes et les mahométans en sont exempts, et qu’ils adorent le vrai Dieu ». (Orateurs Sacrés, Tome IV, Oeuvres Complètes Vol. 2, Sermon XVLII, col 973)
« […] ils ne sont pas idolâtres: ils honorent bien Mahomet, mais ils ne le reconnaissent pas pour Dieu, mais ils adorent le Dieu d’Israël qui est le vrai Dieu. » (Sermon LXXXVII, dans l’édition de l’Abbé Peltier, p.157)
- Les théologiens Regatillo & Zalba, en 1954:
« Il est intéressant de noter que cette solution de Regatillo-Zalba suppose une église dans laquelle le vrai Dieu sera adoré, et dans cette catégorie les auteurs placent généralement la mosquée musulmane. » cf. Theologia Moralis, 1954. Le Père O’Connell note: « Une décision similaire a été rendue par le Cardinal Vicaire de Rome aux curés de cette ville, en 1878. Cf. Genicot Salsmans, Theologia moralis (Bruxelles, 1946), I n. 237 »
(Coopération des catholiques dans les activités religieuses non catholiques, P. Francis O’Connell, CSSR, L’ARE, 1956, pp.9-10)
- Le Père John Gneimer, pour la revue Catholic World, 1888:
« Quant aux juifs et aux mahométans, nous savons qu’ils adorent le seul vrai Dieu »
(vol. XLVII, p.148)
- Le théologien et canoniste Vitus Pichler, 1741:
« Car on appelle Païen, ceux qui nient le vrai Dieu et adorent les idoles, les Sarrazins adorent vraiment le seul et véritable Dieu »
(Summa jurisprudentiæ sacræ universæ, Secundum quinque Decratalium Gregorii Papae IX, Lib V, Titulis VI, col 239)
Le théologien et canoniste R. Baumgartner, reprenant le théologien Barbosa, 1749:
« par sarrasinisme, comme le note Barbosa, on entend ceux qui adorent en effet le vrai Dieu […] »
(Conclusiones ex quatuor libris decretalium, Titulo VI, Conclusio II, p.83)
- Le Pape Pie II, lettre au sultan Mehmet II, chapitre XI:
« mais nous pensons que vous confessez le Dieu un, et croyez en lui, qui a créé les cieux et la terre, et tout ce qu’ils contiennent, et ne néglige pas les choses qu’il a créées » [sed arbitramur te Deum unum confiteri, et in eum credere, qui coelum creauit, et terram, et omnia quae in eis sunt, et quae creauit non negligit.] Unum étant un adjectif signifiant un, unique, non pas l’article « un ». Le texte a traditionnellement été compris comme désignant « le » Dieu comme le prouve l’oeuvre de Pierre Crespet, religieux auprès du cardinal Gaëtano au XVIème siècle, qui l’a traduite ainsi: « Je croy plutost, que tu confesse le Dieu mesme que nous adorons, et que tu croys en celuy qui a cree le ciel et la terre »
- Le théogien scholastique Pedro Hurtado de Mendoza, qui fut censeur et qualificateur du Saint Office, 1631:
« beaucoup d’infidèles adorent le vrai Dieu: bien qu’avec beaucoup d’erreurs: par exemple, les mahométans adorent Dieu »
(Scholasticae et morales disputationibus de tribus virtutibus theologicis, Disp. 173, Sectio XV, I., p.1534)
L’abbé et professeur de théologie Jacques Leclerq, 1934:
« […] le Dieu des mahométans est le Dieu unique des chrétiens. (Leçons de droit naturel: L’État ou la politique, Wesmael-Charlier, p.66)
L’abbé Houtteville, Congrégation de l’Oratoire, 1873:
« Aucune secte ne mérite le nom de religion, je dis même de fausse religion que celle qui a pour objet le vrai Dieu […] On appelle fausse religion un faux culte offert au Dieu véritable. Ainsi le mahométan […], le juif […], sont de faux adorateurs. » (Accord de la raison, des faits et des devoirs sur la vérité du catholicisme, p.1223)
- L’encyclopédie Catholique de 1910, « Infidèles » :
« Le terme s’applique non seulement à ceux qui ignorent le vrai Dieu, comme les païens sous formes variées, mais aussi ceux qui l’adorent mais ne reconnaissent pas Jésus Christ, comme les juifs, mahométans »
- Le théologien Jean Grancolas, 1727:
« Tous les autres Infidèles qui reconnaissent le vrai Dieu, ont aussi une éspèce d’Office, c’est-à-dire, des prières et des temps déterminés à prier. Les Mahométans sont obligés par leur Loi de prier Dieu cinq fois le jour […] »
(Commentaire historique sur le breviaire romain, Vol.1, p.34)
- Le père et professeur de théologie Francis X. Doyle, 1927:
« Une fausse religion est une religion qui rend hommage à un faux dieu, par exemple l’idolâtrie, ou au vrai Dieu mais d’une manière faussée, par exemple les Mahométans »
(The Defense of the Catholic Church, p.3)
- Jean-François-Marie Lequeux, supérieur du séminaire de Soissons et vicaire général à Paris (1843):
« de paganis, seu gentilibus, qui idola falsosve deos colunt; de saracenis, seu musulmanis, qui colunt unum Deum, sed negant Christum esse salvatorem » [distinction nette entre musulmans qui connaissent le Dieu unique et païens qui adorent de faux dieux]
(Manuale Compendium Iuris Canonici, vol III, 1843, p.573)
- Mgr Von Ketteler, évêque réputé, loué par Léon XIII et par Pie XII (1862):
« [reprenant Suarez] d’autres [coutumes religieuses] tout en étant inadmissibles si on les compare avec la foi chrétienne et avec ses prescriptions, ne sont ni mauvaises en elles-mêmes ni déraisonnables. De ce nombre sont les usages des juifs, et peut-être aussi plusieurs cérémonies des mahométans et de cette classe d’infidèles qui adorent un seul vrai Dieu. » […] Ces principes […] interdisent l’emploi de toute violence pour forcer les infidèles à embrasser la foi, qui ordonnent même de tolérer leurs pratiques religieuses, tant qu’elles ne sont pas immorales ni opposées au culte du seul vrai Dieu »
(Liberté, Autorité, Eglise, traduction de l’Abbé P. Bélet, Paris: Louis Vivès, 1862, pp. 126 à 147)